« Notre ambition : créer un réseau mondial de centres de recyclage textile circulaire »

Quels ont été les principaux défis rencontrés lors du développement du projet RE&UP ?

L’un des plus grands défis a été de créer un processus réellement circulaire capable de gérer les réalités des déchets textiles : des mélanges complexes, de la contamination, et une absence de standardisation dans les matériaux entrants. En parallèle, le cadre réglementaire évoluait (et évolue encore) très rapidement, ce qui a nécessité de développer une approche tournée vers l’avenir dès le départ pour aligner notre technologie avec la réglementation actuelle et future.

Comment avez-vous surmonté ces obstacles ?

La mobilisation des équipes de R&D et d’ingénierie a été essentielle à chaque étape du développement du projet. La qualité du dialogue avec les parties prenantes externes (marques, régulateurs et organismes de certification) a aussi été déterminante. Cette combinaison de capacité technique interne et d’ouverture vers l’extérieur nous a permis d’avancer rapidement.

Votre technologie est-elle facilement reproductible ?

Elle est conçue pour être modulaire et évolutive, ce qui signifie qu’elle peut être adaptée à des contextes locaux, tant en termes de matières premières que d’infrastructures. Nous sommes déjà en discussion avec des partenaires potentiels sur différents marchés. Nous pensons qu’elle a un fort potentiel auprès d’acteurs locaux connaissant bien les flux textiles et les systèmes de collecte régionaux.

Quels sont vos projets de développement futurs ?

Notre prochaine étape est de nous développer à l’international, la France étant actuellement considérée comme le lieu de notre première implantation hors de Turquie. Nous continuons également à améliorer l’efficacité de nos procédés et à élargir la gamme des matériaux que nous pouvons traiter – en particulier les mélanges complexes. L’objectif à long terme est clair : créer un réseau mondial de centres de recyclage textile circulaire, capables de transformer les déchets locaux en ressources locales.

Comment le prêt de Proparco a-t-il contribué à l’industrialisation de RE&UP ?

Il nous a permis d’accélérer notre feuille de route industrielle, de poser les bases de nouvelles infrastructures et d’investir dans des systèmes capables de traiter des volumes plus importants de déchets textiles, sans compromettre la qualité ni la durabilité. Ce type de financement catalytique comble l’écart entre innovation et impact, nous permettant d’avancer plus vite tout en préservant notre intégrité environnementale.