Afrique de l’Ouest : des bons d’achat plutôt que de l’argent
publié le 31 Août 2016
Les membres de la diaspora africaine envoient d’importantes sommes d’argent à leurs familles. Mais sans contrôle de leur utilisation. Grâce à Afrimarket, ils peuvent désormais transférer des bons d’achat à dépenser sur place.
Les transferts de fonds par les migrants, c’est-à-dire l’argent que les émigrés envoient vers leur pays d’origine depuis leurs pays d’accueil, représentent des sommes considérables : 26 milliards de dollars pour l’Afrique de l’Ouest en 2014, soit 3,2 % du PIB régional (source : BAD). Depuis dix ans, le volume annuel de ces transferts a même dépassé celui de l’aide publique au développement dont bénéficient les quinze pays ouest-africains. Ces fonds sont essentiellement destinés à soutenir les dépenses de consommation de leurs familles restées au pays, mais la diaspora ne dispose d’aucun moyen pour contrôler leur utilisation.
Afrimarket a été créé, en 2013, pour offrir à la diaspora africaine installée en France un substitut au transfert d’argent : une plateforme d’achat en ligne et de livraison à domicile de produits locaux (alimentaire, électroménager, high-tech, santé, matériaux de construction) destinée à leurs proches en Afrique de l’Ouest. Plutôt que de l’argent (et à de meilleurs taux), ce service de cash-to-goods (« des biens au lieu de cash ») permet de transférer des bons d’achat qui ne peuvent être dépensés que dans le réseau de partenaires-marchands locaux d’Afrimarket, soit 250 points de vente répartis entre les capitales et les campagnes de cinq pays : Côte d’Ivoire, Bénin, Togo, Cameroun et Sénégal.
Pour accompagner le développement de cette start-up française, Proparco a investi un million d’euros (M€) dans son capital, à l’occasion d’une troisième levée de fonds (9 M€) aux côtés des actionnaires existants (family office français, Orange France et Orange Côte d’Ivoire) et deux nouveaux entrants (Financière Fonds Privés et Global Innovation Fund). Ces fonds seront dédiés au développement d’une force de marketing digital, ainsi qu’à la professionnalisation du réseau logistique.
L’essor d’Afrimarket permettra la création d’emplois locaux, notamment d’emplois qualifiés pour les femmes, d’améliorer l’accessibilité des produits de première nécessité pour les habitants des zones urbaines, ainsi que la création de richesse au bénéfice des partenaires-marchands locaux.
